Texte lu lors de la cérémonie
Nous voici rassemblés en ce lieu pour rendre hommage à Didier, un homme dont la vie a été riche en défis, en passions, en amour et en générosité.
Un homme dont le départ laisse un vide immense, mais aussi une empreinte inoubliable dans vos cœurs.
Jean d’Ormesson a écrit un texte particulièrement lumineux et puissant sur ces rencontres qui jalonnent nos vies, il s’intitule le train de la vie :
À la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos parents. Et on croit qu’ils voyageront toujours avec nous.
Pourtant, à une station, nos parents descendront du train,
nous laissant seuls continuer le voyage…
Au fur et à mesure que le temps passe, d’autres personnes montent dans le train.
Et elles seront importantes : notre fratrie, nos amis, nos enfants, même l’amour de notre vie.
Beaucoup démissionneront et laisseront un vide plus ou moins grand. D’autres seront si discrets qu’on ne réalisera pas qu’ils ont quitté leurs sièges.
Ce voyage en train sera plein de joies, de peines, d’attentes,
de bonjours, d’aurevoirs et d’adieux.
Le succès est d’avoir de bonnes relations avec tous les passagers pourvu qu’on donne le meilleur.
On ne sait pas à quelle station nous descendrons, donc vivons heureux, aimons et pardonnons.
Il est important de le faire car lorsque nous descendrons du train, nous ne devrons laisser que de beaux souvenirs à ceux qui continueront leur voyage.
Soyons heureux avec ce que nous avons et remercions le ciel de ce voyage fantastique.
Aussi, Didier pourrait dire aujourd’hui ajouter ceci :
Merci d’être un des passagers de mon train.
Et comme je dois descendre à cette station, sachez que je suis heureux d’avoir fait un bout de chemin avec vous.
Pour Didier tout a commencé le 1er juin 1962 à Orléans. Cadet d’une famille de trois enfants, il partageait une complicité particulière avec ses deux sœurs, Guylaine et Catherine décédée en 2023. Très jeune, il a été confronté à une épreuve qui l’a profondément marqué : celle de la perte de son papa, décédé subitement d’une crise cardiaque alors que Didier n’avait que 15 ans. Ce deuil, difficile à surmonter, a très certainement forgé en lui une maturité et une détermination précoces, mais aussi une sensibilité pudique qu’il n’exprimait que bien rarement.
Didier a suivi des études en électromécanique. Après ses premières expériences professionnelles chez Plegé, où il travailla pendant 12 ans dans le secteur des pompes immergées, il prit un tournant décisif en déménageant à Marseille en 1992. Là, il intégra PACA Pompe Service, où il travailla avec sérieux, courage et une rigueur qui faisaient l’admiration de tous. Didier était reconnu pour sa détermination à bien faire les choses et pour sa volonté inflexible de toujours donner le meilleur de lui-même.
En 1996, il épousa Chantale, la femme de sa vie. Ensemble, ils ont partagé 29 années d’une vie commune remplie de moments précieux. Chantal fut à ses côtés dans toutes les épreuves, et particulièrement durant sa longue lutte contre la maladie. Elle incarna, jusqu’à ses derniers jours, une compagne dévouée et précieuse, offrant à Didier un soutien indéfectible. Bien qu’il n’ait pas eu d’enfants, Didier chérissait ses nombreux neveux et nièces, avec qui il partageait des moments de complicité sincère et aimante.
Didier a été un homme aux multiples passions. Grand sportif, il excellait dans des disciplines variées comme la gymnastique et de volley en compétition mais également, le tir, le parapente et même le parachutisme. Son amour pour les sports mécaniques, les voitures, les motos, et son goût pour l’aventure reflétaient son tempérament audacieux et téméraire.
Bricoleur de talent, il était tout aussi capable d’améliorer l’entretien de la maison que de concevoir de véritables œuvres d’art, qu’il réalisait avec un soin méticuleux et un sens du détail qui témoignaient de son perfectionnisme.
Courageux et généreux, Didier avait ce don rare d’offrir aux autres sans compter, même lorsqu’il traversait ses propres épreuves. Sa force de caractère était légendaire, tout comme sa capacité à faire face avec dignité à la douleur et à l’adversité.
Pendant sept longues années, il a lutté contre un cancer évolutif, affrontant la maladie avec une résilience et une pudeur exemplaires.
Didier s’est éteint en ce début d’année 2025, entouré jusqu’au dernier jour par Chantale.
Aujourd’hui, nous sommes là pour célébrer sa vie, une vie bien remplie, marquée par l’amour, la persévérance et l’accomplissement. Gardez en mémoire tout ce que Didier représentait : un homme profondément humain, audacieux, créatif.
Votre présence si nombreuse ce jour montre à quel point, il a marqué vos vies par sa générosité, son courage et l’éclat de ses yeux si lumineux. Son regard restera en votre mémoire car « Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants ».